Qu'il soit question de fiscalité, de titres financiers ou encore des aspects numériques de l'économie, les concepts que nous lisons ou entendons régulièrement dans les médias nous semblent parfois abstraits, d'autant plus lorsque leurs désignations sont des calques des termes anglais. Les experts de l'économie et de la finance ont donc eu à cœur de proposer des appellations et des définitions aussi transparentes que possible pour éclairer ces notions : découvrez la nouvelle liste parue au Journal officiel du 22 janvier 2022.
La Commission, actualisant une ancienne fiche, entérine le terme entité ad hoc (en anglais special purpose vehicle) pour désigner une entité juridique créée dans un objectif particulier. Les entités ad hoc peuvent être utilisées par exemple dans le cas d’opérations de titrisation (securitisation) : elles émettent des titres négociables adossés à des actifs qui leur sont cédés par une autre entité. La Commission propose ainsi, en déclinant le verbe titriser (securitise), toute une palette de termes permettant de désigner les opérations et produits liés aux entités ad hoc ou structures de titrisation : aux termes déjà cités s'ajoutent l'adjectif titrisable (securitisable) et les locutions actif titrisé (asset-backed securities) et créance hypothécaire titrisée ou CHT (mortgage-backed securities ou MBS), qui est un exemple d'actif titrisé. Les experts ont eu le souci de proposer des termes aussi courts que possible (et souvent plus courts que leurs équivalents anglais) ou avec une abréviation. À noter que la titrisation peut également concerner des actifs numériques, avec la titrisation (ou conversion) en cyberjetons (tokenisation).
Toujours du côté de la monnaie numérique, la Commission publie le terme (cyber)jeton indexé (asset-referenced token) et met à jour la définition de cybermonnaie (cryptocurrency), que l'on ne doit pas confondre avec la monnaie électronique. Les experts ont tenu à maintenir le préfixe « cyber- », là où l'anglais utilise « crypto- », car les techniques cryptologiques ne sont pas réservées aux jetons : les billets de banque contiennent des signes invisibles au public et les systèmes de paiement électroniques utilisent également des procédés cryptographiques. Le caractère crypté ne distingue donc pas les actifs numériques tels que le bitcoin des autres types de monnaie. En revanche, le préfixe « cyber- », employé couramment depuis les années 1990 pour désigner ce qui relève du numérique, permet de souligner la spécificité de ces monnaies qui n’ont pas d’existence en dehors du réseau qui en gère les droits de propriété : en dehors du cyberespace, ces jetons ne sont plus valides comme monnaies.
Enfin, deux termes concernent une dimension plus sociale de l'économie. La Commission préfère parler de croissance partagée (inclusive growth) plutôt que de « croissance inclusive ». Pour finir, l'expression helicopter money reçoit comme équivalent distribution (monétaire) sans contrepartie : le terme est moins imagé mais par là même plus explicite, car l’appellation métaphorique demeure obscure à qui ne comprend pas l’image de référence, qui est purement fictive (billets jetés à la foule depuis un hélicoptère) ; il est en revanche apparu important de mentionner l'absence de contrepartie, qui est une caractéristique majeure de ce genre d'opération.
Profitez d'une distribution terminologique sans contrepartie sur le site FranceTerme, où vous retrouverez les autres termes de cette liste : cours à terme, évaluation au prix de modèle, marché à terme, mise en pension, monnaie numérique de banque centrale ou MNBC, prêt-emprunt de titres, prise en pension.